Las Vegas : disparition programmée en 2021 !

ArticlePhoto

Las Vegas

 

 

D'où vient le problème ?

Les casinos ne sont pas responsables

Les pistes envisagées

 

 

 

 

 

 

Las Vegas est-elle condamnée à disparaître d'ici 2021 ? C'est en tout cas le scénario catastrophe prévu par les écologistes et par le très sérieux Institut Océanographique de l'Université de Californie.

 

Retour sur une catastrophe annoncée...mais qui peut encore être évitée.

                                                                                                         

D'où vient le problème ?

Las Vegas ressemble à un pari un peu fou : faire pousser une ville au beau milieu du désert le plus sec des quatre déserts nord-américains. Le désert de Mojave.

Dans cet endroit hostile , en 1829, un explorateur découvre une zone marécageuse qu'un de ses éclaireurs surnomme aussitôt « Las Vegas » ce qui signifie « Les Vallées Fertiles » ou « Les prairies ».

Les sources d'eau sont aussitôt exploitée par les fermiers mormons puis l'armée. Le chemin de fer qui va de Los Angeles à Albuquerque traverse le hameau. Las Vegas est officiellement fondée en 1905. 6 ans plus tard, elle devient une ville.   Dès le début de son histoire, elle a de gros problèmes en eau. Ce sont d'ailleurs eux qui conduiront les Mormons à la quitter, les récoltes étant réellement insuffisantes.

Mais les hommes sont têtus : plutôt que de s'adapter à leur environnement, ils décident de forcer la nature.  Dans les années 30, ils créent le barrage Hoover sur le fleuve Colorado, à environ 50 kilomètres au sud, juste à la frontière entre l'Arizona et le Nevada.

Rien n'y a fait : après une courte accalmie, le manque d'eau s'est à nouveau cruellement fait sentir.  Depuis les années 2000, la situation est devenue réellement problématique en cause d'un phénomène de sécheresse ininterrompu.

Paradoxalement, Las Vegas peut aussi être inondée puisqu'elle se trouve au fond d'une cuvette. La municipalité dépense donc des millions à la fois dans la construction de barrages pour l'alimenter en eau mais également dans l'édification de bassins de rétention....

Une situation surréaliste mais dans l'ancienne capitale mondiale des jeux d'argent la démesure est aussi la norme !

                                                                 

Les casinos ne sont pas responsables 

Las Vegas au xixemeContrairement aux idées reçues, les casinos ne sont pas les plus gourmands en eau et en électricité.

Les apparences semblent pourtant jouer contre eux.  Les gigantesques complexes d'hôtels-casinos ne lésinent pas sur la consommation en eau :

- ils offrent les boissons aux joueurs qui arpentent les immenses salles de jeux

- ils ont conçu des attractions à base d'eau, comme le Shark Reef Aquarium du Mandala Bay, les dauphins du Mirage, ou encore les canaux avec gondoliers du Venetian

- ils disposent tous de piscines

- ils organisent des shows avec les plus grandes stars de la planète (Céline Dion, Britney Spears...) qui nécessitent beaucoup d'eau et d'électricité

Luxe, strass, paillettes, stars à foison et excès en tous genres ne doivent pourtant pas être pointés du doigt.  Les vrais responsables ne sont ni les casinos, ni les milliers de touristes qui affluent dans Sin City.

Les coupables, ce sont les habitants de la ville. Sin City est devenue une ville très attractive. Trop, peut-être ?

Les casinos ont créé des emplois directs et indirects. Ils ont dopé l'économie de la cité et contribué à son expansion démographique. Quand Sin City a élargit son activité pour devenir une ville d'affaires (elle accueille de très grandes conventions internationales) et la capitale mondiale du divertissement.

Considérée par certains comme « la ville la plus attrayante du pays », elle a vu sa population exploser. Et avec elle, ses besoins en eau. Or, malgré tous les barrages qui ont été construit, elle n'a qu'une seule source d'alimentation : le fleuve Colorado.

Or il faut 2000 litres d'eau par jour en moyenne pour alimenter une personne, ce qui représente environ 730 000 litres d'eau par an.  Avec ses 596 424 habitants (en 2010), Las Vegas consomme donc chaque année au minimum 435 389 520 000 litres d'eau ! Et cela sans compter l'arrosage des pelouses, les bains, la production de produits et de services...

                                               

Les pistes envisagées

Au début, les écologistes n'étaient pas vraiment écoutés. Mais la municipalité a dû se rendre à l'évidence. Ne rien faire, c'est avoir la certitude que Las Vegas va disparaître.

Selon l'Institut d'Océanographie de l'Université de Californie, le manque d'eau rend probable à 50 % la fin de Sin City d'ici 2021. Les joueurs invétérés objecteront qu'une probabilité d'un sur deux reste très raisonnable et que cela vaut le coup de tenter sa chance...comme au casino.

Mais les investisseurs et les politiques sont beaucoup plus prudents. Ils ont mis en place une grande campagne de prévention pour que les besoins en eau de la ville puisse être satisfaits par le lac artificiel Mead, situé à quelques dizaines de kilomètres au sud de Sin City.

Parmi les principales mesures adoptées, il y a notamment :

- les sanctions contre les particuliers qui gaspillent l'eau en ne réglant pas les problèmes de fuites (les amendes peuvent atteindre 5000 $)

- l'incitation à l'abandon des pelouses, trop gourmandes en eau, au profit de plantations de cactus

- le recours à des transports publics et à un système d'éclairage plus écologique

- un projet, qui n'a pas encore été officiellement lancé, de construction d'aqueduc à 500 km au nord de la ville

Les autorités ont de gros efforts à faire pour sensibiliser les habitants à l'écologie mais aussi pour s'adapter à la réalité du terrain.

Il ne sera pas évident par exemple de réguler la démographie de la ville. Pour une simple et bonne raison : tous les habitants n'ont pas choisi d'y vivre.  Il y a des travailleurs clandestins ou en situation précaire, qui ne pourront pas partir faute de moyens suffisants. Il y a les gros joueurs qui ont tout perdu sur une énième mise, et qui doivent rester en attendant de se renflouer et de rembourser leurs dettes. Il y a tous ceux qui ont investi dans l'immobilier et qui ne peuvent plus quitter Sin City car ils ne trouvent pas d'acheteurs pour leurs propriétés. Il y a enfin tous ceux qui vivent de l'industrie du jeu et du loisir (que ce soit de façon légale ou non) et qui n'envisageront jamais de s'en aller.

Las Veags est donc victime de la popularité. Sa seule issue pour s'en sortir est d'imposer, de façon arbitraire, un comportement écologique exemplaire. Comme on dit ici, « les jeux sont faits, rien ne va plus... »